L'Hebdo - 20 mars 2023

L'Hebdo est le bulletin hebdomadaire du Service d'information sur les marchés des Producteurs de grains du Québec. Il fait le point sur les faits saillants des marchés pour la semaine.


Dernière édition : Semaine du 13 au 17 mars 2023

Date de publication : Le 20 mars 2023

 

Le maïs s’est quelque peu redressé en raison de la forte demande chinoise, tandis que le soya a reculé à cause de la progression de la récolte de soya au Brésil. L’USDA a publié des ventes de maïs américain à la Chine pendant quatre journées consécutives pour un total de 2,11 millions de tonnes (Mt). La Chine se concentre sur les États-Unis pour combler son approvisionnement en maïs étant donné que le programme d’exportation du Brésil est terminé. Toutefois, le maïs brésilien devrait être de nouveau disponible à compter de juin et la Chine a déjà acheté au moins 1,5 Mt de maïs safrinha du Brésil. Les importations chinoises de maïs sont évaluées à 18 Mt en 2022-2023 selon l’USDA. Les marchés ont été très nerveux en raison de l’incertitude entourant la reconduction de l’accord entre la Russie et l’Ukraine dont la date d’échéance était le 18 mars dernier. Or, la Russie avait déclaré que cette entente est reconduitepour 60 jours seulement, ce qui contrevient à l’accord initial de 120 jours.

Les ventes américaines à l’exportation ont été satisfaisantes : pour 2022-2023, elles se sont situées à 1,24 Mt de maïs, 665 000 tonnes (t) de soya et 336 700 t de blé. La production américaine d’éthanol s’est légèrement accrue de 4 000 barils par jour pour se situer à 1,014 million de barils par jour et les stocks se sont fortement redressés de 1,07 million de barils. L’Association des triturateurs d’oléagineux des États-Unis a déclaré que ses membres ont trituré 165,41 millions de boisseaux de soya en février, ce qui représente une baisse de 8 % par rapport au mois précédent. Les stocks d’huile sont en baisse de 1 % comparativement à ceux de janvier.

La firme de consultants AgRural estime que le battage du soya au Brésil est complété à 53 %, comparativement à 64 % l’an passé. Dans le centre-sud du pays, les semis du maïs safrinha sont complétés à 81 %, contre 94 % en 2022. En Argentine, la condition de bonne à excellente est restée stable pour le soya et s’est accrue de 2 % pour le maïs, pour les situer respectivement à 2 % et 7 %.

En Chine, la peste porcine africaine (PPA) revient en force dans les régions productrices du nord de la Chine et le taux d’infection est estimé à 50 %. Depuis 2018, les fermes chinoises se sont améliorées en termes d’hygiène et de protocoles afin de réduire les impacts d’une contamination, mais le virus circule toujours, particulièrement en hiver. Le faible prix du porc en Chine provoqué par une diminution de la demande a incité les producteurs à réduire la taille de leur troupeau en dirigeant plus de bêtes vers l’abattoir. De plus, les cochons infectés par la PPA ont eux aussi accru le volume du bétail allant à l’abattoir, diminuant ainsi davantage les prix. La demande en viande de porc pourrait augmenter à compter de la deuxième moitié de cette année.

Les importations européennes de maïs s’élèvent à 19 Mt depuis le début de l’année récolte, en forte augmentation de 60 % comparativement à 2022. L’Europe a eu une récolte médiocre de maïs, d’où le rebond des achats. Même si l’Ukraine et le Brésil sont les principaux fournisseurs, la hausse des importations européennes est favorable au maïs québécois. En effet, l’Europe est le principal débouché pour nos exportations de maïs (avec les États-Unis) en raison du fret maritime favorable à partir des ports du Saint-Laurent. Cela se voit dans une certaine mesure dans les statistiques européennes : les importations du maïs du Canada (principalement du Québec et de l’Ontario) s’élèvent à 650 000 t depuis le début de l’année récolte, en hausse de 10 % par rapport à l’an passé. On peut s’attendre à un programme d’exportation de maïs soutenu ce printemps avec la réouverture de la voie maritime du Saint-Laurent.

Les bases du maïs ont commencé la semaine à 2,17 $ CA/bu pour livraison immédiate et livraison à la récolte et elles l’ont terminée à 2,08 $ CA/bu et 2,10 $ CA/bu, respectivement. Quant au soya, elles se situaient le lundi à 6,20 $ CA/bu pour livraison immédiate et 4,78 $ CA/bu pour livraison à la récolte, et elles se sont établies à 5,50 $ CA/bu et 4,65 $ CA/bu, respectivement.

 

 

Évolution des contrats à terme du maïs et du soya à la Bourse de Chicago (source Reuters)



 

Source: Reuters