L'Hebdo - 8 mai 2023
L'Hebdo est le bulletin hebdomadaire du Service d'information sur les marchés des Producteurs de grains du Québec. Il fait le point sur les faits saillants des marchés pour la semaine.
Dernière édition : Semaine du 1er au 5 mai 2023
Date de publication : Le 8 mai 2023
Les États-Unis ont eu des exportations hebdomadaires conformes aux attentes en ce qui concerne le blé et le soya, avec 358 000 tonnes et 402 000 tonnes, respectivement. Les exportations du maïs ont fortement rebondi, atteignant 1,5 million de tonnes (Mt). Depuis le début de l’année récolte, les exportations cumulées du blé et du soya sont très similaires à celles de l’an passé, tandis que celles du maïs accusent toujours un retard considérable de 34,7 %. Pour ce qui est des ventes hebdomadaires à l’exportation, celles du maïs sont carrément médiocres en raison des annulations de ventes destinées à la Chine. Certes, on s’y attendait à la suite des annonces faites la semaine précédente, mais il n’en demeure pas moins que des annulations de ventes de 316 000 tonnes pour l’année en cours et des ventes de 121 000 tonnes pour l’an prochain sont des statistiques négatives. Les ventes du blé et du soya pour 2022-2023 se sont établies à 211 000 tonnes et 290 000 tonnes, respectivement. Pour 2023-2024, elles ont atteint 280 000 tonnes et 67 000 tonnes, respectivement. Depuis le début de l’année récolte, les ventes cumulées accusent des retards de 2,6 % pour le blé, de 13 % pour le soya et de 34,6 % pour le maïs.
Dans le Midwest, les semis sont complétés à 26 % pour le maïs (vs la moyenne de 26 %), 19 % pour le soya (vs 11 %) et 12 % pour le blé de printemps (vs 22 %). Par ailleurs 28 % du blé d’automne est en bonne ou excellente condition, en hausse de 2 % par rapport à la semaine précédente. La météo du Midwest est favorable à une bonne progression des semis, et ce malgré les températures qui ont été assez fraiches.
Depuis le 1er juillet 2022, l’Ukraine a exporté 41,6 Mt de grains, incluant 24,4 Mt de maïs, 14,4 Mt de blé et 2,5 Mt d’orge. Les exportations de l’Ukraine avaient dégringolé à la suite de l’invasion russe le 24 février 2022, mais elles se sont fortement accrues depuis l’entrée en vigueur de l’accord sur les corridors maritimes en août 2022. En fait, le rythme des exportations de grains de l’Ukraine est quasiment revenu à la normale d’avant-guerre.
Le nombre de navires chargeant du grain dans les trois ports ukrainiens a diminué alors que des pourparlers sont prévus pour le renouvellement de l’accord sur les corridors maritimes qui viendra à échéance le 18 mai. Certains armateurs ont décidé de ne pas envoyer de navires, car ils pourraient être bloqués en Ukraine si l’accord n’est pas renouvelé.
En Argentine, le battage du soya est complété à 28 %, comparativement à la moyenne de 54 %. Le rendement est très variable, atteignant une moyenne très médiocre de 1,6 tonne l’hectare à date en raison de la sécheresse qui a affligé le pays tout au long de la saison. Le battage du maïs est complété à 18 %, comparativement à la moyenne de 29 %. Le rendement du maïs a été un peu moins affecté par le manque d’eau que celui de la fève. Cela dit, le rendement moyen observé à date est bas, avec 4,3 tonnes par hectare.
Au Brésil, la récolte phénoménale de soya, qui pourrait bientôt être suivi par une deuxième récolte record de maïs safrinha, entraine une pénurie d’entreposage. De nombreux producteurs doivent livrer leur grain à défaut de pouvoir l’entreposer, d’où une chute brutale des bases locales. Par conséquent, les prix des grains brésiliens ont chuté sur le marché mondial : la fève et le maïs brésiliens concurrencent fortement les grains américains.
Le huard s’est nettement apprécié, repassant au-dessus de 0,74 $ US.
Après une météo assez misérable en avril et une première semaine de mai particulièrement pluvieuse, du temps sec est prévu au Québec au cours des prochains jours. Les semis vont finalement démarrer à grande échelle.
Au cours des dernières semaines, on a observé une dégringolade des bases locales courantes du maïs, aussi bien en dollar canadien qu’en devise américaine. L’impact de la crise de l’industrie porcine sur la demande du maïs est en train de se faire sentir, alors que Statistique Canada prévoit que les superficies ensemencées en maïs vont augmenter de 3 % ce printemps.
Les bases du maïs ont commencé la semaine à 1,66 $ CA/bu pour livraison immédiate et 1,78 $ CA/bu à la récolte, et elles ont terminé la semaine respectivement à 1,17 $ CA/bu et 1,36 $ CA/bu. Les bases du soya ont débuté le lundi à 5,65 $ CA/bu pour livraison immédiate et 4,09 $ CA/bu à la récolte, et elles ont fini respectivement à 5,65 $ CA/bu et 4,03 $ CA/bu.
Évolution des contrats à terme du maïs et du soya à la Bourse de Chicago (source Reuters)