Tendances des prix du maïs et du soya au Québec - Novembre 2023


Publié le: 22 novembre 2023

Tendances des prix du maïs et du soya au Québec

(22 novembre 2023)

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Bourse 23 oct. 2023
21 nov. 2023
Variation ($) Variation (%)
Contrat maïs décembre 2023 ($ US/bu) 4,9025 4,7000 -0,2025 -4,1
Contrat soya janvier 2024 ($ US/bu) 13,0550 13,7725 0,7175 5,5
Prix du soya/Prix du maïs 2,66 2,93    
Contrat maïs mai 2024 ($ US/bu) 5,1200 5,0000 -0,1200 -2,3
Contrat soya mai 2024 ($ US/bu) 13,3200 14,0475 0,7275 5,5
Prix du soya/Prix du maïs 2,60 2,81    
Taux de change ($ US / $ CA) 0,7316 0,7302 -0,0014 -0,2

 

 

 

Marché local (FAB ferme)
Semaine du 16 octobre 2023
Semaine du 13 novembre 2023
Maïs - livraison récolte
   
Base $ CA/bu
2,06 1,94
Base $ US/bu
0,18 0,13
Prix $ CA/t
276 262
Soya - livraison récolte
   
Base $ CA/bu 4,02 4,25
Base $ US/bu -0,58 -0,67
Prix $ CA/t 628 663

 

FACTEURS HAUSSIERS

La saison a mal commencé au Brésil. Depuis deux mois, le sud du pays reçoit des pluies excessives, causant des inondations à certains endroits. En revanche, le centre et le nord ont été secs avec des températures au-dessus de la normale. Le résultat est que les semis du soya progressent lentement, accusant un retard de plus de 10 % par rapport à l’année passée. Certains producteurs doivent réensemencer, soit en raison de la sécheresse qui affecte les États clés du Mato Grosso et du Mato Grosso do Sul, ou bien parce que leurs champs ont été inondés dans le sud du pays.

 

L’autre aspect de la situation au Brésil est l’impact que les retards des semis du soya auront sur les ensemencements de la deuxième récolte de maïs safrinha. En effet, le maïs safrinha, qui représente les trois quarts de la production nationale et qui est principalement destiné à l’exportation, est semé après la récolte de la fève. Une récolte tardive du soya va se traduire en des ensemencements décalés pour le maïs. La fenêtre idéale pour ceux-ci se termine à la troisième semaine de février : en 2024, la majorité du maïs safrinha risque d’être semé en mars, et certains champs pourraient ne pas être ensemencés du tout. Le rendement du maïs safrinha semé en mars est plus à risque.

 

Le Brésil est, de loin, le premier exportateur mondial de soya et cette année-ci, il est aussi le premier exportateur mondial de maïs. Dans son rapport du 9 novembre, l’USDA prévoyait une production record de soya de 163 millions de tonnes (Mt) vs 158 Mt en 2023, et une bonne production de maïs de 129 Mt en baisse de 8 Mt par rapport au niveau record de l’an passé. C’est encore tôt, il est difficile de jauger la situation brésilienne, d’autant plus que la météo s’est améliorée depuis quelques jours avec des précipitations sur le centre du pays. Mais les prévisions des deux productions risquent fort de baisser.

 

Les producteurs de grains québécois, ayant bénéficié de bons revenus au cours de deux dernières années, ne sont pas pressés de vendre leurs nouvelles récoltes, ce qui soutient le marché local.

 

Malgré un programme d’exportation brésilienne record, les ventes cumulées à l’exportation du maïs américain affichent une avance de 32,7 % par rapport à l’an passé, alors que l’USDA prévoit que les exportations seront en hausse de 25 %.

 

FACTEURS BAISSIERS

Dans son dernier rapport mensuel, l’USDA a relevé le rendement du maïs américain de 173 à 174,9 bu/acre, la production a donc augmenté de 170 millions de boisseaux (Mbu) pour s’établir à un niveau record de 15 234 Mbu, soit une hausse de 11,1 % par rapport à l’an passé. Les stocks en 2024 ont augmenté de 45 Mbu pour s’établir à 2 156 Mbu, comparativement à 1 361 Mbu en 2023. Le prix moyen aux producteurs a baissé de 0,10 $/bu pour s’établir à 4,85 $/bu, contre 6,54 $/bu en 2022-2023.

 

Les ventes cumulées à l’exportation du soya américain accusent un retard de 21,4 % par rapport à l’an passé, alors que l’USDA prévoit une baisse de 11 % des exportations cette année-ci. Le Brésil, disposant d’une récolte record, concurrence sévèrement les États-Unis. Cela dit, il est intéressant de noter que les ventes américaines se sont récemment accélérées grâce à une vague d’achats chinois, probablement en raison de la détérioration de la situation au Brésil.

 

À SUIVRE

La récolte du maïs en Ontario a été laborieuse, retardée par les pluies, et la qualité est très variable. Une partie du maïs récolté a des taux élevés de vomitoxines, dépassant la norme de 2 ppm. Les acheteurs ont instauré des grilles d’escompte.

 

Au cours des derniers mois, le marché mondial du soya a vu la situation de l’Argentine en partie contrebalancer celle du Brésil : le premier pays a eu une récolte désastreuse en 2023, tandis que le deuxième a eu une production record. Les exportations de soya brésilien ont bondi, alors que l’Argentine a fortement réduit ses exportations de tourteau tout en important des tonnages record de soya. Les semis du maïs et du soya se déroulent normalement à date.

 

La demande chinoise est projetée atteindre 100 Mt de soya en 2023-2024 (vs 101 Mt en 20022-23) et 23 Mt de maïs (vs 18,7 Mt).

 

SCÉNARIO DES PRIXNeutre à haussier pour le maïs - Haussier pour le soya

Le scénario des prix est inchangé pour le maïs, soit neutre à haussier, mais il devient haussier pour le soya. La table est mise en Amérique du Nord, alors que la saison débute en Amérique du Sud. Depuis la fin octobre, le soya s’est apprécié à la Bourse de Chicago : le contrat de janvier a gagné plus de 5 % à cause de la météo anormale au Brésil. La Bourse est inquiète, nerveuse quant à la situation dans ce pays : on se retrouve avec un marché météo brésilien.

 

Dans le marché local, les prix du soya se sont raffermis au cours des quatre dernières semaines avec la remontée boursière. L’évolution future des prix sera en grande partie déterminée par la situation au Brésil. C’est encore tôt, mais une production record semble de moins en moins probable en 2024.

 

Pour ce qui est du maïs, on a noté ce mois-ci dans le marché local une pression baissière assez modeste en raison du battage. Le rythme de vente des producteurs semble assez lent. La baisse de la demande due à la restructuration de l’industrie porcine sera finalement moindre que prévu. Combiné à une production modeste en 2023, le portrait de l’offre et de la demande du maïs au Québec s’est amélioré : sans être haussier, il est devenu plus équilibré. À plus long terme, les contrats à terme du maïs pourraient être soutenus par une dégradation des perspectives du maïs safrinha au Brésil.

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