Les PGQ rencontrent le président de l’Association des producteurs de maïs de la Roumanie

Le 30 octobre, les PGQ recevaient le président de l’Association des producteurs de maïs de la Roumanie, monsieur Arnaud Perrein. Il voyageait à titre personnel au Québec, accompagné de son épouse, et souhaitait en apprendre plus sur les démarches et modes de fonctionnent de l’organisation ainsi que voir le concret de nos pratiques en termes de cultures. Lui-même producteur de maïs, blé, colza, tournesol et soya sur 4 000 hectares, il a grandement apprécié sa visite d’une ferme québécoise de grains. À cette occasion, il a pu discuter avec Alain Gervais, membre de l’exécutif des PGQ.
En effet, après un court passage aux bureaux de Longueuil, avec le directeur général adjoint, la rencontre qui s'est déroulée à la ferme a donné lieu à des discussions approfondies et notamment à des comparaisons de toutes sortes entre la région du sud-ouest de la Roumanie, où se situe la ferme de M. Perrein, et la Montérégie. Précisons que la Roumanie est le premier producteur de maïs européen (près de 15 millions de tonnes) et de tournesol. De très nombreuses fermes (850 000) ont une taille de moins de 5 hectares (ha) et pratiquent une agriculture de subsistance, alors que des « mégafermes » allant jusqu’à 50 000 ha produisent la majeure partie des grains. Le prix des terres se situe autour de 5 000 euros l’hectare, soit près de 7 500 dollars canadiens! Par ailleurs, M. Perrein a confirmé le généreux montant des subventions européennes, c'est-à-dire 200 euros/ha (environs 300 $ CA/ha). Les prix de vente des produits, pour les cultures du maïs et du soya, sont sensiblement les mêmes que les nôtres. La main-d’œuvre agricole, elle, est payée environ 6 euros l’heure. Les rendements : comparables aux nôtres dans le maïs pour les grandes fermes, mais souvent grâce à l’irrigation. Par contre, ils sont extrêmement faibles dans les petites fermes, ce qui diminue la moyenne nationale à seulement 6 tonnes/ha.
En fait, le pays vit de nombreux ajustements structurels depuis la révolution de décembre 1989 qui a mis fin au régime communiste. Cette situation a créé des classes de producteurs très différentes et rend difficile l’action syndicale concertée, tant les objectifs des membres sont disparates. De plus, l’appareil gouvernemental est désuet et dépassé, ce qui rend par exemple inexistante toute structure de recherche autre que celle soutenue par les compagnies semencières. C’est d’ailleurs dans ce cadre, et non forcément sous un angle syndical, que M. Perrein a fondé l’Association des producteurs de maïs de la Roumanie, qui implicitement, s’adresse plus aux gros producteurs qu’aux petits. En ce sens, M. Perrein n’a pu être qu’admiratif vis-à-vis de notre présence très bien définie et très bien structurée au sein des producteurs de grains au Québec, aussi bien sous l’angle de la défense des intérêts des producteurs que par rapport à notre présence dans la recherche.