L'Écho-Marché - Juillet 2022

L'Écho-Marché

 

L'Écho-Marché est le bulletin mensuel du Service d’information sur les marchés. Il fait le point sur les événements du mois qui ont fait réagir le marché des grains. Il est publié le premier jour ouvrable de chaque mois.


Dernière édition : Juillet 2022

Date de publication : 9 août 2022

 

LE RAPPORT MENSUEL DE l’USDA

Le rapport du mois de juillet ne contient aucune surprise et comporte peu de changements étant donné que le rapport sur les superficies ensemencées et récoltées a été publié le 30 juin dernier et que les rendements du maïs et du soya sont normalement mis à jour dans le rapport du mois d’août. Il n’en demeure pas moins que c’est un rapport baissier puisque l’USDA a réduit ses prévisions de prix des trois principaux grains que sont le maïs, le soya et le blé.

 

MAÏS

Comparativement au mois passé, les stocks américains de maïs en 2022 ont augmenté de 25 millions de boisseaux (Mbu) en raison d’une baisse de la demande fourragère de la même quantité. La production de maïs aux États-Unis s'est redressée de 45 Mbu grâce à la croissance de 0,2 million d’acres (Ma) des superficies récoltées. Les stocks en 2023 ont été renforcés de 70 Mbu pour les établir à 1 470 Mbu. Le prix moyen aux producteurs a diminué de 0,10 $/bu pour atteindre 6,65 $/bu.

La production russe a chuté de 1 million de tonnes (Mt), compensant ainsi le rehaussement de la production aux États-Unis. Les stocks mondiaux de maïs se sont accrus de 2,49 Mt en raison d’une hausse des stocks de 1,36 Mt l’année précédente et d’une réduction de la demande mondiale de 1,04 Mt.

 

SOYA

Les stocks de soya en 2022 ont été renforcés de 10 Mbu en raison d’un déclin de la trituration de la même quantité. La récolte de soya aux États-Unis s’est inclinée de 135 Mbu à cause d’une diminution de 2,6 Ma des superficies récoltées. La trituration a fléchi de 10 Mbu et les exportations ont reculé de 65 Mbu. Les stocks en 2023 ont été abaissés de 50 Mbu pour les établir à 230 Mbu. Le prix moyen aux producteurs s’est déprécié de 0,30 $/bu pour se situer 14,40 $/bu.

Les stocks internationaux en 2022 ont augmenté de 2,58 Mt à cause d’un ralentissement des exportations de 0,5 Mt en Argentine et de 1,25 Mt au Brésil, causé par un affaiblissement des importations chinoises de 2 Mt. Les stocks en 2023 se sont inclinés de 0,85 Mt en raison de la réduction de la production américaine et d'un recul des importations chinoises de 1 Mt.

 

BLÉ

Les stocks de blé aux États-Unis en 2022 ont été renforcés de 5 Mbu. La production de 2023 s’est accrue de 44 Mbu en raison d’un redressement de 0,4 boisseau à l’acre du rendement et de la hausse de 0,5 Ma des superficies récoltées. Les importations ont fléchi de 10 Mbu, tandis que les exportations ont été élevées de 25 Mbu. Les stocks en 2023 ont été rehaussés de 8 Mbu pour les situer à 639 Mbu. Le prix moyen s’est déprécié de 0,25 $ US/bu pour s’établir à 10,50 $ US/bu.

À l’international, la production a baissé de 0,5 Mt en Argentine, de 2 Mt en Ukraine et de 2 Mt en Union européenne, tandis qu’elle s’est accrue de 0,5 Mt en Russie et de 1 Mt au Canada. Les stocks mondiaux se sont renforcés de 0,67 Mt, principalement en raison d’une augmentation des stocks au Canada et aux États-Unis.

 

 


 * Estimations ** Prévisions

Source: USDA - 12 juillet 2022

 

 

 

ACCORD ENTRE L'UKRAINE ET LA RUSSIE

L’Ukraine, la Russie, la Turquie et les Nations Unies ont conclu le 22 juillet une entente pour exporter les grains ukrainiens et russes de même que les engrais russes par la mer Noire. Cet accord valide pendant 120 jours comporte certaines particularités : les navires transportant le grain ukrainien seront escortés par la marine ukrainienne; les navires à destination de l’Ukraine seront inspectés par un organisme représenté par la Russie, l’Ukraine et la Turquie afin de s’assurer que ceux-ci ne transportent pas des armes; la mer Noire ne sera pas déminée; les navires quittant les ports de l’Ukraine vers les eaux externes à la mer Noire ne seront pas attaqués. Les marchés sont dubitatifs quant à la pérennité de cet accord. Premièrement, la Russie a attaqué l’Ukraine à peine 24 heures après la signature de l’entente et une seconde fois le mardi suivant. Deuxièmement, la Russie a déclaré que l’accord pourrait être révoqué si les obstacles aux exportations des produits agricoles russes n’étaient pas retirés promptement. Troisièmement, les navires en question ont besoin d’un équipage et d’assureurs qui devront accepter de prendre un très grand risque — surtout si des mines circulent librement dans la mer Noire — et s’ils acceptent, ce sera grâce à une prime généreuse qui fera nécessairement augmenter les prix. Cependant, il semble que le prix du blé ukrainien resterait compétitif malgré tout.

 

LES SEMIS AU CANADA

Statistique Canada a publié son rapport sur les ensemencements le 5 juillet. Par rapport aux estimations d’avril, seules les superficies ensemencées de soya ont augmenté au Québec, au détriment de celles des céréales; les superficies de maïs et de canola sont restées stables. Comparativement à l’an passé, les superficies ensemencées se sont accrues de 3,3 % pour le soya, 18,2 % pour l’avoine et 21,2 % pour le canola, tandis qu’elles ont reculé de 1,2 % pour le blé et 28 % pour l’orge, et que celles du maïs sont demeurées relativement stables (+0,7 %). Par ailleurs, les superficies d’orge sont les plus faibles depuis 1978 et celles du soya sont les deuxièmes plus élevées.

En Ontario, comparativement à l’année dernière, les superficies ensemencées ont augmenté de 6 % pour le maïs, 4,9 % pour le soya, 23,8 % pour l’avoine, 29,2 % pour l’orge, 18,1 % pour le canola, tandis qu’elles ont été réduites de 15,9 % pour le blé. Ce sont les plus fortes superficies pour le maïs et les deuxièmes plus importantes pour le soya. Au Canada, les superficies ensemencées ont reculé de 15,1 % pour l’orge et 4,7 % pour le canola en regard de l’an passé, au profit du maïs, du blé et de l’avoine, qui ont augmenté respectivement de 4,1 %, 9 % et 16 %; celles du soya sont demeurées stables à -0,9 %.

 

 

 Source : Statistique Canada

 

LES ACHATS CHINOIS

Les achats chinois de grains américains demeurent peu nombreux. Pendant les six premiers mois de l’année, les importations chinoises de denrées agricoles américaines ont diminué de 8 % pour le blé, 38 % pour le maïs, 56 % pour l’orge, 64 % pour le porc, 15 % pour le sorgho et 23 % pour le soya, en regard de l’an passé, alors que la phase 1 de l’accord commercial avec les États-Unis est toujours en vigueur (quoique celle-ci est remise en question). Il se peut également que la faible demande soit due à la baisse de 1,9 % du cheptel porcin et de 6,3 % du troupeau de truies à la fin de juin, comparativement à l’an dernier. Or, la Chine aurait mis la main sur d’importantes quantités de blé australien et français, dont environ 1 Mt de blé australien. De plus, une autre grande ville est aux prises avec des mesures de confinement contre la COVID-19 : Wuhan. Cette situation pourrait ralentir davantage la demande en denrées agricoles.

 

L'ÉTAT DES RÉCOLTES EN AMÉRIQUE DU SUD

Au Brésil, la récolte de maïs est complétée à 63 %; une hausse de 6 % par rapport à la moyenne. En Argentine, la récolte de maïs est terminée à 74 %; un retard de 7 % comparativement à la moyenne quinquennale.

 

ÉTATS DES CULTURES AU QUÉBEC

Selon l’état des cultures de La Financière agricole du Québec, en date du 19 juillet, le développement de l’avoine, du blé et de l’orge est dans la normale, mais en retard de quelques jours dans la Capitale-Nationale, en Chaudière-Appalaches – secteur de Lévis et sur la Côte-Nord; le retard est de plus d’une semaine au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le développement du soya est dans la normale au Bas-Saint-Laurent, dans les Laurentides ainsi qu’en Outaouais; le développement est en retard dans toutes les autres régions en raison du manque de chaleur et du surplus d’eau plus tôt en saison. Finalement, le développement du maïs est en avance dans Lanaudière, dans la normale au Bas-Saint-Laurent, dans les Laurentides et en Montérégie – secteur de Saint-Hyacinthe et en Outaouais. Il est en retard dans les autres régions. Les croix commencent à apparaitre dans les champs les plus avancés, notamment en Montérégie.

 

LE MARCHÉ LOCAL

Les contrats à terme se sont dépréciés en juillet, entrainant une forte réduction des prix locaux. Les bases du maïs avaient commencé à chuter à la fin juin et cette baisse s’est poursuivie en juillet, mais on note une très grande variabilité. Les bases se sont inclinées de 0,26 $ US/bu (-0,55 $ CA/bu) pour livraison immédiate et de 0,14 $ US/bu (-0,43 $ CA/bu) pour livraison à la récolte, pour se situer respectivement à 0,36 $ US/bu (2,27 $ CA/bu) et 0,22 $ US/bu (2,09 $ CA/bu). On note le phénomène inverse pour le soya. Les bases se sont appréciées de 0,55 $ US/bu (0,47 $ CA/bu) pour livraison immédiate et 0,30 $ US/bu (0,31 $ CA/bu) pour livraison à la récolte, pour s’établir à 0,58 $ US/bu (5,22 $ CA/bu) et 0,01 $ US/bu (4,16 $ CA/bu), respectivement.

 


LES PRIX LOCAUX

Le tableau et le graphique suivants présentent l'évolution du prix au comptant du maïs et du soya par période de livraison.

1- MAÏS ET SOYA

 Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 8 août 2022



 SourceMarché local (FAB Ferme), PGQ - au 8 août 2022

 

2- CÉRÉALES

Le tableau suivant indique l’évolution du prix courant des céréales et de celui du canola au cours des derniers mois. En consultant directement les diffusions du marché local, vous pourrez observer les prix minimums et les maximums.

Évolution du prix courant des céréales et du canola par mois

Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 8 août 2022

 

 

Rapports à surveiller en août :

 

 


 

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