Producteurs de grains du Québec : PGQ

Vidéo enregistrée par nos professionnels résumant l’actualité dans le secteur des grains lors du dernier mois. Source : Chaîne YOUTUBE des Producteurs de grains du Québec.

Le rapport de l'USDA sur l'offre et la demande de grains

Le rapport est légèrement haussier pour le maïs et neutre pour le soya et le blé.

 

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Tableau résumé des offres et demandes américaines de maïs et de soya

Évolution des contrats à terme à Chicago

Le rapport de l’USDA sur l’offre et la demande des grains a été neutre, car les stocks américains n’ont pas changé par rapport à ceux du mois passé, sauf pour le blé qui se sont accrus, et les productions de maïs et de soya au Brésil et en Argentine sont demeurées identiques.

Maïs

L’offre et la demande de maïs aux États-Unis sont identiques à celles du mois passé. La production mondiale pour la récolte de maïs en 2024-2025 a été renforcée de 1,7 million de tonnes (Mt), grâce principalement à la croissance de 0,75 Mt en Russie. Les importations chinoises ont chuté de 2 Mt pour s'établir à 8 Mt, soit les plus faibles depuis 2019, et tombant ainsi au 8e rang des plus grands importateurs de maïs. Les stocks mondiaux ont été réduits de 1,37 Mt.

Soya

L’offre et la demande de soya aux États-Unis n’ont pas réellement changé, à l’exception du prix moyen qui s’est déprécié de 0,15 $ US/bu pour se situer à 9,95 $ US/bu. Sur la scène mondiale, la demande pour la trituration a augmenté de 1 Mt en Argentine et de 2 Mt en Chine. Les stocks mondiaux ont diminué de 2,93 Mt.

Blé

Les importations de blé aux États-Unis ont augmenté de 10 millions de boisseaux (Mbu) et les exportations ont diminué de 15 Mbu. Les stocks ont alors été redressés de 25 Mbu pour les porter à 819 Mbu, soit le niveau le plus élevé depuis 2020. Sur l’échiquier mondial, la production mondiale de blé s’est accrue de 3,44 Mt en raison d’une hausse de 2,11 Mt en Australie. Les importations chinoises de blé ont diminué de 1,5 Mt pour les situer à 6,5 Mt, soit les plus faibles depuis 2019. Les stocks mondiaux ont été redressés de 2,52 Mt.

Le 31 mars, l’USDA a publié ses estimations des intentions d’ensemencements des producteurs américains. Celles-ci ne contenaient aucune surprise : 95,3 millions d’acres (Ma) de maïs (vs 90,7 Ma en 2024), 83,5 Ma de soya (vs 87,1 Ma) et 45,4 Ma de blé (vs. 46,1 Ma). Les gains du maïs aux dépens de la fève s’expliquent par un ratio du prix du soya sur celui du maïs assez bas. La superficie combinée des trois principaux grains est de 224,2 Ma, comparativement à 225 Ma l’an passé.

Le 4 mars, l’administration Trump a imposé des tarifs de 25 % sur les produits canadiens (à l’exception de l’énergie canadienne à 10 %) et mexicains, tel que promis le mois passé, et a rehaussé les tarifs chinois à 20 %. Le Canada a mis à exécution sa riposte planifiée le 4 février dernier, soit des tarifs de 25 % sur certains produits américains, ciblant un marché de 30 G$ CA (milliards de dollars canadiens), suivi d’une deuxième vague de tarifs dans 21 jours sur un marché de 125 G$ CA. La Chine a riposté en imposant des tarifs de 15 % sur le blé, le maïs, le poulet et le coton des États-Unis, et de 10 % sur le soya, le sorgho, le bœuf, les produits de la mer, les fruits et les légumes américains. Le 6 mars, le 47e président a repoussé jusqu’au 2 avril les tarifs sur les produits canadiens et mexicains assujettis à l’ACEUM (Accord Canada–États-Unis-Mexique), représentant 38 % des produits visés par les tarifs pour le Canada et près de la moitié pour le Mexique, et a diminué les tarifs sur les importations de potasse canadienne de 25 % à 10 %. Les tarifs sur les autres produits demeurent en place.

Le 8 mars, la Chine a annoncé des tarifs de 100 % sur le tourteau et l’huile de canola, ainsi que sur le pois sec, et de 25 % sur les produits de la mer et le porc du Canada. Le canola aurait été exclu, pour le moment, afin de garder une marge de manœuvre pour les négociations, alors qu’il fait présentement l’objet d’une enquête antidumping à la suite de l’imposition des tarifs canadiens sur les véhicules électriques, l’aluminium et l’acier de la Chine.

Le 12 mars, les États-Unis ont imposé des tarifs sur les importations d’acier et d’aluminium. L’Union européenne a riposté en annonçant des tarifs applicables le 1er avril sur plusieurs produits américains liés à l’aluminium et à l’acier, ainsi que divers produits liés à l’agroalimentaire comme le whiskey, le maïs, le soya, le blé durum, l’orge et l’avoine. Ces tarifs, variant entre 10 % et 50 %, ont été repoussés à la mi-avril. Le Canada a répliqué le lendemain avec des tarifs de 25 % sur des produits d’acier d’une valeur de 12,6 G$ CA, des produits d’aluminium de 3 $G CA et d’autres produits américains de 14,2 G$ CA.

Au cours des deux premiers mois de l’année, les importations chinoises de soya ont atteint 13,61 Mt, soit une hausse de 4 % par rapport à l’an passé. Les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de 84 % comparativement à l’année dernière et celles du Brésil ont diminué de 48 %, les situant respectivement à 9,13 Mt et 3,59 Mt. Cette hausse des importations chinoises de soya américain est due à des achats devancés en raison de la guerre commerciale anticipée à la suite de l’élection de Donald Trump et au retard du battage du soya au Brésil. Les importations chinoises de janvier à février 2025 par rapport à l’an passé ont diminué de 97 % pour le maïs et de 96 % pour le blé, les situant respectivement à 180 000 tonnes (t) et 110 000 t.

Les ventes américaines à l’exportation semblent être au ralenti avec seulement quelques déclarations de ventes par l’USDA de plus de 100 000 tonnes, le tout dans un contexte de guerres commerciales et d’achats devancés de grains américains en prévision de conflits économiques. À la fin du mois, les exportations de l’année récolte en cours par rapport à la précédente étaient en avance de 16 % pour le blé, 31 % pour le maïs et de 10 % pour le soya. Les ventes à l’exportation de l’année en cours comparativement à la précédente sont en avance de 14 % pour le blé, de 24 % pour le maïs et de 13 % pour le soya.

La météo a été clémente pour l’Argentine avec beaucoup de pluies dans la région productrice de grains et a été mixte au Brésil, car le temps sec est favorable au battage du soya et défavorable pour le développement du maïs safrinha. La récolte de soya est complétée à 82 % par rapport à l’an passé à 74 %. En Argentine, la récolte de maïs est complétée à 19 %, soit une avance de 11 % par rapport à la moyenne des quatre dernières années. À la fin du mois, la condition de bonne à excellente était de 32 % pour le soya et de 25 % pour le maïs, comparativement à respectivement 31 % et 28 % en début de mois.

Statistique Canada a publié le 12 mars les intentions d’ensemencement au pays. Au Québec, les producteurs devraient semer moins de grains en général par rapport à l’année dernière : 354 500 hectares (ha) de maïs (-1 200 ha), 398 800 ha de soya (-20 500 ha), 93 900 ha de blé (+1 800 ha), 50 500 ha d’avoine (-7 000 ha), 33 800 ha d’orge (-900 ha) et 10 400 ha de canola (-5 100 ha). Dans le cas du canola, la baisse de superficie est considérable, soit de 33 %. La céréale ayant gagné en popularité en 2025 est le seigle, une hausse de 57 % ou de 11 300 ha, pour se situer à 31 100 ha.

En Ontario, les superficies ensemencées ont moins diminué qu’au Québec et suivent davantage les projections de l’USDA du mois passé. Elles se situent à 916 800 pour le maïs (+43 700 ha), 1,16 million d’hectares (Mha) pour le soya (-97 900 ha) et 503 000 ha de blé (+61 700 ha). Au Canada, les producteurs vont semer moins de canola et plus de blé : les semis ont été portées à 11,12 Mha de blé (+283 900 ha) et 8,76 Mha de canola (-147 800 ha).

Les bases du maïs se sont accrues, car elles ont tendance à compenser les fortes fluctuations du contrat à terme, dans ce cas-ci une baisse. Les bases du soya sont demeurées assez faibles, soit sous la fourchette minimale habituelle de -0,45 $ US/bu. Dans les deux cas, on observe une stabilisation des prix au cours des différentes périodes de livraison, ce qui ne contribue pas à rémunérer l’entreposage. Les bases du maïs se sont appréciées de 0,25 $ US/bu pour livraison immédiate et de 0,17 $ US/bu pour livraison à la récolte, se situant respectivement à 0,19 $ US/bu et 0,05 $ US/bu, en moyenne au cours du mois. Les bases du soya se sont élevées de 0,12 $ US/bu pour livraison immédiate et de 0,05 $ US/bu pour livraison à la récolte, s’établissant à respectivement -0,49 $ US/bu et -0,62 $ US/bu.

Les prix locaux

Le tableau et le graphique suivants présentent l'évolution du prix au comptant du maïs et du soya par période de livraison.

1- Maïs et soya

SourceMarché local (FAB Ferme), PGQ - au 1 avril 2025

 

 

Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 1 avril 2025

 

2- Céréales

Le tableau suivant indique l’évolution du prix courant des céréales et de celui du canola au cours des derniers mois. En consultant directement les diffusions du marché local, vous pourrez observer les prix minimums et les maximums.

Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 1 avril 2025

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