Producteurs de grains du Québec : PGQ

Tendances des prix du maïs et du soya au Québec - Juin 2025

Les informations publiées proviennent de sources réputées fiables. L’analyse est basée sur les informations disponibles et elle doit être utilisée à titre indicatif seulement. Les Producteurs de grains du Québec ne peuvent être tenus responsables d’éventuelles erreurs. Les opinions émises n'engagent pas la responsabilité des Producteurs de grains du Québec quant aux décisions des lecteurs.

 

► 23 juin 2025

Bourse

20 mai 2025

20 juin 2025

Variation ($)
Variation (%)
Contrat maïs juillet 2025 ($ US/bu) 4,5450 4,2875 -0,2575 -5,7
Contrat soya juillet 2025 ($ US/bu) 10,5300 10,6800 0,15 1,4
Prix du soya/Prix du maïs 2,32      
Contrat maïs déc. 2025 ($ US/bu) 4,4850 4,4125 -0,0725 -1,6
Contrat soya nov. 2025 ($ US/bu) 10,4100 10,6075 0,1975 1,9
Prix du soya/Prix du maïs 2,32      
Taux de change ($ US / $ CA) 0,7189 0,7316 0,0127 1,8

 

Marché local (FAB Ferme)

Semaine du 14 avril 2025

Semaine du 12 mai 2025

Semaine du 16 juin 2025

Maïs - livraison immédiate      
Base $ CA/bu 2,10 2,50 2,81
Base $ US/bu 0,17 0,53 0,90
Prix $ CA/t 272 274 281
Soya - livraison récolte      
Base $ CA/bu 3,23 3,36 3,05
Base $ US/bu -0,53 -0,56 -0,60
Prix $ CA/t 499 510 505

Analyses

Le programme d’exportation américain demeure très robuste. Les ventes de l’année récolte en cours par rapport à la précédente sont en avance de 27 % pour le maïs et de 12 % pour le soya.

Le prix de l’huile de soya a fortement rebondi au cours des derniers jours, soutenu par la proposition de l’administration Trump de rehausser les cibles de biocarburants devant être mélangés à l’essence. Ce rebond est bien entendu favorable pour le prix de la fève.

La Bourse de Chicago est soutenue par la faiblesse du dollar américain qui favorise la demande mondiale de grains. En effet, la très grande majorité du commerce mondial des grains est effectué avec des paiements en dollar américain. Par conséquent, plusieurs pays importateurs de grains ont vu leurs devises s’apprécier par rapport au dollar, ce qui a abaissé le coût des grains importés.

Le battage de la deuxième récolte de maïs safrinha, qui représente les trois-quarts de la production du Brésil, avance lentement mais la production s’annonce très bonne. Le maïs brésilien aura une présence majeure dans le marché mondial au cours des six prochains mois.

Au Québec, la météo a été particulièrement défavorable pour les semis : la première moitié du mois de mai a été marquée par des températures froides, tandis que la deuxième moitié a été caractérisée par plusieurs épisodes pluvieux. Par conséquent, les ensemencements ont eu lieu dans des conditions difficiles et ont été fortement retardés. Est-ce que tout le maïs et le soya ont pu être semés? On peut en douter. Le problème est que les superficies ensemencées qui seront dévoilées par Statistique Canada le 30 juin seront basées sur leur enquête menée durant la première semaine de juin, alors que les semis étaient loin d’être achevés pour de nombreux producteurs. Les chiffres seront suspects. Certes, Statistique Canada pourrait ajuster les superficies par la suite, mais il y a peu de chances que l’agence le fasse : le Québec n’est vraiment pas leur priorité en ce qui concerne les grains. Par conséquent, on pourrait se retrouver cette année avec des estimations de production suspectes…

Contrairement au Québec, les semis du Midwest ont été rapides et ont eu lieu dans d’excellentes conditions. Il se pourrait que les producteurs aient finalement semé plus d’acres qu’anticipé. Si c’est le cas, plusieurs analystes pensent que la superficie du maïs pourrait dépasser l’anticipation de 95,3 millions d’acres, qui était déjà un niveau très élevé. Un tel scénario serait particulièrement baissier pour le maïs.

La météo demeure globalement favorable dans le Midwest. Et les modèles météo prévoient que cela va se poursuivre au cours des deux prochaines semaines.

Présentement, les échanges de grains entre le Canada et les États-Unis ne sont pas soumis à un tarif douanier. La saga des tarifs douaniers, avec ses multiples rebondissements, inquiète les marchés. Pourtant, alors que les actions en bourse ont été très volatiles, les contrats à terme des grains ont relativement peu fluctué. Force est de constater que, jusqu’à présent du moins, le marché des grains en général, et la Bourse de Chicago en particulier, a fait fi de la guerre tarifaire en cours.

L’ouest canadien a eu des semis rapides réalisés dans de bonnes conditions en raison du temps chaud et sec en mai. Cependant, les précipitations ont été par la suite insuffisantes en Saskatchewan et au Manitoba.

 

Maïs: haussier à court terme, baissier à moyen terme

Soya: neutre 

 

Notre scénario des prix est inchangé pour le soya (neutre) mais il a changé pour le maïs : il est haussier à court terme et baissier à moyen terme.

La Bourse de Chicago est en mode d’attente. Les semis du maïs et du soya ont été réalisés rapidement dans de bonnes conditions. Le marché attend de voir les superficies ensemencées qui seront dévoilées dans quelques jours. La condition des cultures est bonne et les prévisions météo sont présentement favorables pour les deux prochaines semaines.

Au Québec, les bases courantes du maïs sont présentement très élevées. Cela reflète, d’une part, une offre plus restreinte. Les producteurs, qui ont eu des semis difficiles au cours des dernières semaines, ont ralenti la commercialisation de leur grain. D’autre part, le niveau des bases est le reflet aussi d’une forte demande aussi bien pour l’exportation que pour la consommation locale. On note une baisse marquée de la disponibilité du maïs dans les régions à proximité des installations portuaires. Par ailleurs, certains meuniers et commerçants manquent de couverture. Le marché se transige donc sur un prix «flat» et non sur une base pour atteindre les objectifs de prix des producteurs.

La base spot du maïs est rendue à 1,00 $ US : à ces prix, le maïs américain avec un tarif de 25 % et le maïs brésilien ne rentrent pas au Québec, mais sans un tarif de 25 %, le maïs américain pourrait rentrer. Est-ce que les acheteurs vont importer du maïs? À ces niveaux de base, il devient intéressant d’en rentrer. Le problème est que la disponibilité du maïs de l’est de l’Ontario est présentement limitée. Quant au maïs américain, le risque est dans la quantité à rentrer, mais aussi et surtout dans le fait que les contrats avec les États-Unis incluent maintenant une clause tarifaire assumée par l’acheteur. Ce n’est pas sûr que les importateurs québécois soient prêts à assumer ce risque.

Le prix local du maïs pourrait donc poursuivre son ascension jusqu’à ce que des importations soient effectuées, ou qu’on se rapproche de la récolte.