Producteurs de grains du Québec : PGQ

Tendances des prix du maïs et du soya au Québec - Avril 2025

Les informations publiées proviennent de sources réputées fiables. L’analyse est basée sur les informations disponibles et elle doit être utilisée à titre indicatif seulement. Les Producteurs de grains du Québec ne peuvent être tenus responsables d’éventuelles erreurs. Les opinions émises n'engagent pas la responsabilité des Producteurs de grains du Québec quant aux décisions des lecteurs.

 

► 23 avril 2025

Bourse

12 mars 2025

22 avril 2025

Variation ($)
Variation (%)
Contrat maïs mai 2025 ($ US/bu) 4,6075 4,7575 0,15 3,3
Contrat soya mai 2025 ($ US/bu) 10,0050 10,3500 0,345 3,4
Prix du soya/Prix du maïs 2,17 2,18    
Contrat maïs sept. 2025 ($ US/bu) 4,4250 4,5000 0,075 1,7
Contrat soya sept. 2025 ($ US/bu) 10,0150 10,2125 0,1975 2,0
Prix du soya/Prix du maïs 2,26 2,27    
Taux de change ($ US / $ CA) 0,6964 0,7260 0,0296 4,3

 

Marché local (FAB Ferme)

Semaine du 10 février 2025

Semaine du 10 mars 2025

Semaine du 14 avril 2025

Maïs - livraison immédiate      
Base $ CA/bu 2,03 2,26 2,10
Base $ US/bu -0,04 0,18 0,17
Prix $ CA/t 273 272 273
Soya - livraison immédiate      
Base $ CA/bu 3,77 3,57 3,35
Base $ US/bu -0,52 -0,61 -0,45
Prix $ CA/t 527 505 503

Analyses

Le programme d’exportation américain demeure très robuste pour les trois principaux grains. Les ventes de l’année récolte en cours par rapport à la précédente sont en avance de 13 % pour le soya, de 14 % pour le blé et de 27 % pour le maïs. Dans son rapport mensuel, l’USDA a augmenté sa prévision des exportations américaines de maïs de 2,5 millions de tonnes (Mt). Par conséquent, les stocks de maïs en 2026 sont passés en-dessous de 1,5 milliard de boisseaux, un niveau d’inventaires assez serré.

La Bourse de Chicago est soutenue par la baisse du dollar américain qui favorise la demande mondiale de grains. En effet, la très grande majorité du commerce mondial des grains est effectué avec des paiements en dollar américain. Au cours des dernières semaines, le dollar a perdu environ 10 % de sa valeur vis-à-vis un panier de monnaies. Par conséquent, plusieurs pays importateurs de grains voient leurs devises s’apprécier par rapport au dollar, ce qui abaisse le coût des grains importés.

Une fois de plus, l’aspect le plus intéressant du rapport de l’USDA concerne les baisses des importations chinoises. Ce mois-ci les importations de maïs sont inchangées mais celles du blé chutent 3 Mt pour s’établir à 3,5 Mt, soit un niveau particulièrement bas comparativement aux années précédentes. Cette forte baisse est probablement la résultante de trois facteurs : une meilleure récolte en Chine, un plafonnement de la demande et la guerre tarifaire en cours.

La faiblesse du dollar américain s’est traduite par une appréciation du huard, ce qui est défavorable pour les bases locales des grains.

Les intentions d’ensemencements des producteurs américains ne contenaient pas de surprises, avec 95,3 millions d’acres (Ma) de maïs (vs 90,7 Ma en 2024), 83,5 Ma de soya (vs 87,1 Ma) et 45,4 Ma de blé (vs. 46,1 Ma). Les gains du maïs aux dépens de la fève s’expliquent par un ratio du prix du soya sur celui du maïs assez bas. La superficie combinée des trois principaux grains est de 224,2 Ma, comparativement à 225 Ma l’an passé.

La saga des tarifs douaniers, avec ses multiples rebondissements, inquiète les marchés. Pourtant, alors que les actions en bourse ont été très volatiles, les contrats à terme des grains ont relativement peu fluctué. Force est de constater que, jusqu’à présent du moins, le marché des grains en général, et la Bourse de Chicago en particulier, a fait fi de la guerre tarifaire en cours.

Les pluies se sont poursuivies dans le centre du Brésil, là où la majorité du maïs safrinha est produit. Par conséquent, la deuxième récolte de maïs, qui représente près de 75 % de la production totale, s’annonce bonne. Le rendement commence à être de plus en plus assuré. Idéalement, les producteurs brésiliens espèrent que les précipitations se poursuivront jusqu’à la mi-mai. Le battage démarrera au début de juin.

Neutre 

 

Notre scénario des prix a changé : il devient neutre pour le maïs et le soya.

Le marché est en mode d’attente alors que les semis ont démarré à grande échelle dans le Midwest. Par ailleurs, l’USDA publiera le mois prochain les premières offres et demandes de grains pour 2025-2026.

Le Brésil a eu une production record de soya et le pays est en voie de s’assurer d’une récolte abondante de maïs. La fève et le maïs brésiliens seront donc très présents dans le marché mondial.

Quant à la politique tarifaire de M. Trump avec ses multiples rebondissements, il est très difficile présentement de cerner précisément ses impacts sur le marché mondial des grains. À date, la Bourse de Chicago a essentiellement ignoré ces tarifs. Peut-être que la Bourse se base sur le fait que la demande de grains est largement inélastique et varie assez peu : tarifs douaniers ou pas, les gens vont se nourrir et tous les gouvernements vont s’assurer que l’approvisionnement en grains soit adéquat. D’ailleurs, la récente baisse du dollar américain est favorable pour la demande mondiale de grains.

La météo du Midwest et le rapport de forces entre l’offre et la demande de grains vont probablement mener le marché au cours des prochains mois.