Producteurs de grains du Québec : PGQ

Tendances des prix du maïs et du soya au Québec - Février 2025

Les informations publiées proviennent de sources réputées fiables. L’analyse est basée sur les informations disponibles et elle doit être utilisée à titre indicatif seulement. Les Producteurs de grains du Québec ne peuvent être tenus responsables d’éventuelles erreurs. Les opinions émises n'engagent pas la responsabilité des Producteurs de grains du Québec quant aux décisions des lecteurs.

 

► 18 février 2025

Bourse

20 janvier 2025

17 février 2025

Variation ($)
Variation (%)
Contrat maïs mars 2025 ($ US/bu) 4,8425 4,9625 0,12 2,5
Contrat soya mars 2025 ($ US/bu) 10,3400 10,3600 0,02 0,2
Prix du soya/Prix du maïs 2,14 2,09    
Contrat maïs juillet 2025 ($ US/bu) 4,9425 5,1125 0,17 3,4
Contrat soya juillet 2025 ($ US/bu) 10,5525 10,6825 0,13 1,2
Prix du soya/Prix du maïs 2,14 2,09    
Taux de change ($ US / $ CA) 0,6993 0,7059 0,0066 0,9

 

Marché local (FAB Ferme)

Semaine du 13 janvier 2025

Semaine du 10 février 2025

Maïs - livraison immédiate    
Base $ CA/bu 1,89 2,05
Base $ US/bu -0,14 -0,03
Prix $ CA/t 263 273
Soya - livraison immédiate    
Base $ CA/bu 3,58 3,79
Base $ US/bu -0,67 -0,35
Prix $ CA/t 515 520

Analyses

Le programme d’exportation américain demeure très robuste pour les trois principaux grains. Par rapport à l’an passé, les ventes cumulées depuis le début de l’année récolte sont en avance de 8,9 % pour le blé, 12,1 % pour le soya et 28,2 % pour le maïs. Dans son rapport mensuel, l’USDA n’a pas modifié sa prévision des exportations américaines de maïs malgré un rythme très soutenu des ventes. Plusieurs analystes sont convaincus que l’USDA devra éventuellement augmenter sa prévision, possiblement de 3 millions de tonnes (Mt). L’USDA pense peut-être que les ventes américaines ont été devancées durant la première moitié de l’année récolte, et que les maïs argentin et brésilien vont ensuite prendre la relève.

Le dollar canadien demeure bas vis-à-vis du dollar américain, après avoir perdu près de 7 % de sa valeur de la fin septembre à la mi-décembre 2024. L’effet Trump et le vide politique à Ottawa plombent notre devise. La détérioration du taux de change est favorable aux les bases locales.

L’Argentine a abaissé les tarifs douaniers sur les exportations de grains et des sous-produits, ce qui rend leurs grains plus compétitifs sur le marché international.

Après un démarrage assez lent, le battage du soya s’accélère au Brésil. Une production record est attendue, autour de 170 Mt.

L’aspect le plus intéressant du rapport de l’USDA de ce mois-ci concerne les baisses des importations chinoises de blé et de maïs. Celles-ci baissent de 2,5 Mt pour le blé pour s’établir à 8 Mt, et de 3 Mt pour le maïs pour s’établir à 10 Mt. Ces deux niveaux d’importation sont bas comparativement aux années précédentes. Ils reflètent de meilleures récoltes en Chine et un plafonnement de la demande.

Le battage du soya au Brésil est lent cette année. Cela n’affecte pas vraiment la fève mais pourrait être problématique pour la deuxième récolte de maïs safrinha qui est semé après la récolte de soya. Une bonne partie de ce maïs, qui représente près de 75 % de la production nationale, sera ensemencé après la période optimale du 20 février. Le rendement du maïs safrinha qui sera semé en mars sera plus à risque, dépendamment si la fin de la saison des pluies est hâtive, ou pas. À suivre…

Les cultures du maïs et du soya sont toujours à risque en Argentine. L’état des cultures s’est détérioré en raison du temps sec. Les pluies ont repris depuis la mi-janvier mais le déficit hydrique persiste. Les précipitations des prochaines semaines seront déterminantes pour les deux grains. L’USDA a abaissé les estimations des productions de 1 Mt pour le maïs et de 3 Mt pour le soya.

Le ratio du prix du soya sur celui du maïs est bas, en-dessous du seuil de 2,4 qui est considéré comme neutre. Le signal est donc une hausse des superficies du maïs aux dépens du soya. On surveillera les premières estimations de l’USDSA à la fin du mois et les intentions d’ensemencements des producteurs à la fin mars.

Après avoir chuté au cours du dernier trimestre de 2024, la monnaie brésilienne s’est quelque peu redressée depuis le début de l’année. Le taux de change est un facteur important pour déterminer la compétitivité des grains brésiliens sur le maché mondial : lorsque le réal baisse, cela augmente la compétitivité des grains brésiliens.

Maïs: Neutre à haussier

Soya: Baissier

Notre scénario demeure neutre à haussier pour le maïs, mais il change pour le soya : il devient baissier.

La production de soya est à un niveau record au Brésil. Certes, le battage a démarré lentement mais la récolte s’accélère présentement. La fève brésilienne va dominer le marché mondial au courant des 9 prochains mois. Dans un tel contexte, on peut s’attendre à une baisse des prix du soya à court terme. Certes le marché va suivre les estimations des semis aux États-Unis. Vu le ratio des prix qui favorise le maïs, la superficie du soya est prévue baisser. La réaction du marché dépendra de l’amplitude de cette baisse, puis du déroulement des semis en mai.

Le prix du maïs va être affecté par les récoltes au Brésil et en Argentine. Le marché scrute le retard des semis du maïs safrinha au Brésil et les précipitations en Argentine. Par ailleurs les intentions d’ensemencements aux États-Unis influenceront le marché. Le prix du maïs au Québec devrait demeurer ferme, et pourrait même s’apprécier à court terme si la cadence des exportations américaines ne ralentit pas.

Et, finalement, la grande inconnue demeure la politique tarifaire de M. Trump et la possibilité d’une nouvelle guerre commerciale sino-américaine.