Producteurs de grains du Québec : PGQ

Tendances des prix du maïs et du soya au Québec - Mars 2025

Les informations publiées proviennent de sources réputées fiables. L’analyse est basée sur les informations disponibles et elle doit être utilisée à titre indicatif seulement. Les Producteurs de grains du Québec ne peuvent être tenus responsables d’éventuelles erreurs. Les opinions émises n'engagent pas la responsabilité des Producteurs de grains du Québec quant aux décisions des lecteurs.

 

► 13 mars 2025

Bourse

17 février 2025

12 mars 2025

Variation ($)
Variation (%)
Contrat maïs mai 2025 ($ US/bu) 5,0875 4,6075 -0,4800 -9,4
Contrat soya mai 2025 ($ US/bu) 10,5275 10,0050 -0,5225 -5,0
Prix du soya/Prix du maïs 2,07 2,17    
Contrat maïs sept. 2025 ($ US/bu) 4,7525 4,4250 -0,3275 -6,9
Contrat soya sept. 2025 ($ US/bu) 10,5000 10,0150 0,13 1,2
Prix du soya/Prix du maïs 2,21 2,26    
Taux de change ($ US / $ CA) 0,7059 0,6964 -0,0095 -1,3

 

Marché local (FAB Ferme)

Semaine du 13 janvier 2025

Semaine du 10 février 2025

Semaine du 10 mars 2025

Maïs - livraison immédiate      
Base $ CA/bu 1,89 2,09 2,28
Base $ US/bu -0,14 0,0 0,16
Prix $ CA/t 263 276 275
Soya - livraison immédiate      
Base $ CA/bu 3,57 3,84 3,63
Base $ US/bu -0,68 -0,40 -0,58
Prix $ CA/t 514 524 506

Analyses

Le programme d’exportation américain demeure très robuste pour les trois principaux grains. Les ventes cumulées de l’année récolte en cours par rapport à la précédente sont en avance de 26 % pour le maïs, 13 % pour le soya et 12 % pour le blé. Pourtant, dans son rapport mensuel, l’USDA n’a toujours pas modifié sa prévision des exportations américaines de maïs - plusieurs analystes sont convaincus que l’USDA devra éventuellement augmenter sa prévision, possiblement de 3 millions de tonnes (Mt).

Pour faire face aux tarifs douaniers américains, la Banque du Canada poursuit les baisses des taux d’intérêt, alors que la Réserve fédérale aux États-Unis les maintient inchangés. Par conséquent, l’écart entre les taux canadien et américain se creuse, ce qui plombe le dollar canadien. La détérioration du taux de change est favorable aux bases locales. Cela dit, l’écart grandissant entre les taux des deux pays pourrait mener à terme à une crise du taux de change au Canada.

L’Argentine a abaissé les tarifs douaniers sur les exportations de grains et des sous-produits, ce qui rend leurs grains plus compétitifs sur le marché international. Par ailleurs, après une période sèche de décembre à janvier, le pays a reçu d’abondantes précipitations en février et mars. Par conséquent, le déficit hydrique a été résorbé et l’état du maïs et du soya s’est nettement amélioré. La production des deux cultures devrait être tout à fait normale.

Après un démarrage assez lent, le battage du soya s’est accéléré au Brésil et est revenu à la normale. Une production record est attendue, autour de 170 Mt.

Une fois de plus, l’aspect le plus intéressant du rapport de l’USDA concerne les baisses des importations chinoises de blé et de maïs pour le deuxième mois d’affilée. Celles-ci baissent de 1,5 Mt pour le blé pour s’établir à 6,5 Mt, et de 2 Mt pour le maïs pour s’établir à 8 Mt. Ces deux niveaux d’importation sont particulièrement bas comparativement aux années précédentes. Ils reflètent de meilleures récoltes en Chine et un plafonnement de la demande.

La saga des tarifs douaniers avec ses multiples rebondissements inquiète les marchés. Les tarifs douaniers américains sur les importations d’acier et d’aluminium ont pris effet le 12 mars. L’Union européenne a riposté en publiant la liste des produits américains qui seront visés par des tarifs le mois prochain. Il est intéressant de noter que parmi les produits visés se trouvent le maïs, le soya, le blé durum, l’orge, l’avoine et d’autres produits agricoles. Les tarifs douaniers européens pourraient donc favoriser les exportations de grains canadiens vers l’Europe, et plus particulièrement les exportations de maïs québécois. En effet, les tarifs européens vont prendre effet en avril avec la réouverture de la voie maritime du Saint-Laurent, ce qui est habituellement le début de la période la plus achalandée pour les exportations de maïs du Québec. D’autant plus que, selon les estimations des PGQ, les valeurs locales du maïs sont présentement très proches des valeurs d’exportation. Cela dit, il faut garder à l’esprit que tout ce contexte des tarifs douaniers est très fluide et volatil - il pourrait soudainement changer du tout au tout.

Avec le battage du soya qui a démarré lentement au Brésil, les semis de la deuxième récolte de maïs safrinha, qui est semé après la récolte de soya, ont été retardés. Une bonne partie de ce maïs, qui représente près de 75 % de la production nationale, a été ensemencé après la période optimale du 20 février. Cela dit, les semis se sont nettement accélérés à la fin février et au début de mars. Le rendement du maïs safrinha qui a été semé en mars sera plus à risque, dépendamment si la fin de la saison des pluies est hâtive, ou pas. À suivre…

Tel qu’attendu, les premières estimations de l’USDA des ensemencements montrent un rebond du maïs aux dépens du soya : 94 millions d’acres (Ma) de maïs, en hausse de 3,3 Ma, et 84 Ma de soya, en baisse de 3,1 Ma. Cela reflète un ratio du prix du soya sur celui du maïs bas, en-dessous du seuil de 2,4 qui est considéré comme neutre. On surveillera les intentions d’ensemencements des producteurs à la fin mars.

Maïs: Neutre 

Soya: Baissier

Notre scénario demeure baissier pour le soya, mais il change pour le maïs : il devient neutre.

Le prix local du maïs s’est maintenu, la hausse des bases ayant compensé la baisse boursière. Le prix du soya a fléchi.

La production de soya est à un niveau record au Brésil : la fève brésilienne va dominer le marché mondial au courant des 9 prochains mois. Dans un tel contexte, on peut s’attendre à une baisse des prix du soya à court terme. Certes le marché attend les intentions des ensemencements aux États-Unis, qui devraient valider les estimations de l’USDA, soit une baisse de la superficie du soya au profit du maïs. À moins d’une surprise, l’attention du marché va ensuite se porter sur les conditions météo et le déroulement des semis en mai.

Les contrats à terme du maïs ont récemment chuté, reflétant l’anticipation d’un rebond de la superficie ensemencée ce printemps. Mais avec la cadence des exportations américaines qui ne ralentit pas, l’USDA va devoir augmenter son estimation des exportations, ce qui réduirait les stocks en 2025. Par contre, si les pluies au Brésil sont normales au cours des 8 prochaines semaines, le rendement sera assuré et le maïs safrinha exercera une pression sur le marché mondial.

Quant à la politique tarifaire de M. Trump avec ses multiples rebondissements, il est très difficile présentement de cerner précisément ses impacts sur le marché mondial des grains.