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L'Écho-marché

Évolution des contrats à terme à Chicago
Le rapport de l’USDA sur l’offre et la demande a été très baissier pour le maïs et haussier pour le soya et le blé. Le principal élément du rapport est la hausse inattendue des superficies de maïs aux États-Unis, combinée à une augmentation du rendement.
Maïs
Les stocks de début de maïs aux États-Unis ont diminué de 35 millions de boisseaux (Mbu) en raison d’une hausse des exportations en 2024-2025, compensée par une diminution de la demande pour l’éthanol et le secteur alimentaire. L’USDA a rehaussé son estimation du rendement de 7,8 boisseaux à l’acre (bu/a) pour 2025-2026 la portant à 188,8 bu/a. Les superficies ensemencées ont augmenté de 2,1 millions d’acres (Ma) et celles récoltées de 1,9 Ma. Cette double hausse a engendré une croissance de la production de 1,04 milliard de boisseaux (Gbu) pour la porter à 16,74 Gbu. La demande s’est accrue de 250 Mbu pour le secteur animal, de 100 Mbu pour l’éthanol et de 200 Mbu pour les exportations. Les stocks se sont renforcés de 457 Mbu pour se situer à 2,12 Gbu, soit le niveau le plus élevé depuis 2018-2019. En somme, les stocks seront suffisants aux États-Unis, d’où la baisse de 0,30 $ US/bu du prix moyen pour s’établir à 3,90 $ US/bu. En 2024-2025, les importations chinoises ont diminué de 1 million de tonnes (Mt) pour se situer à 4 Mt. En 2025-2026, la production s’est accrue de 1,5 Mt en Ukraine et de 0,3 Mt au Canada, mais a diminué de 2 Mt en Union européenne. Les stocks mondiaux ont été élevés de 10,46 Mt.
Soya
Aux États-Unis, les stocks de début du soya ont été réduits de 20 Mbu, en raison d’une hausse de la demande pour la trituration et l’exportation, chacune augmentant de 10 Mbu. Les superficies ensemencées ont reculé de 2,5 et les superficies récoltées de 2,4 Ma. Le rendement s’est redressé de 0,9 bu/a pour s’établir à 53,6 bu/a, dépassant le record de 51,9 bu/a en 2016-2017. La production a fléchi de 43 Mbu pour se porter à 4,29 Gbu. La demande pour la trituration s’est accrue de 50 Mbu, alors que celle pour l’exportation a diminué de 40 Mbu. Les stocks ont donc reculé de 20 Mbu pour se situer à 290 Mbu. Le prix moyen est resté identique à celui du mois passé, à 10,10 $ US/bu. En 2024-2025, la production en Argentine a augmenté de 1 Mt, les importations ont été redressées de 0,3 Mt, tandis que la consommation s’est accrue de 0,8 Mt. En 2025-2026, les exportations argentines ont été élevées de 0,8 Mt. Les stocks mondiaux ont diminué de 1,17 Mt.
Blé
La production de blé aux États-Unis a été réduite de 2 Mbu, en raison d’une baisse des superficies, partiellement compensée par une hausse du rendement de 0,1 bu/a, atteignant 52,7 bu/a. La consommation pour l’alimentation humaine a diminué de 5 Mbu et les exportations ont été relevées de 25 Mbu. Les stocks ont ainsi fléchi de 21 Mbu pour se situer à 869 Mbu. Le prix moyen pour tous blés confondus s’est déprécié de 0,10 $ US/bu, pour s’établir à 5,30 $ US/bu. La production pour 2025-2026 a diminué de 2 Mt en Chine, de 0,5 Mt au Brésil et de 0,3 Mt en Argentine, surpassant la hausse de 1 Mt en Union européenne. Les stocks mondiaux ont alors chuté de 1,44 Mt, devenant ainsi les plus faibles depuis 2015-2016.
L’état des récoltes s’est détérioré aux États-Unis, mais elles sont peu inquiétantes étant donné les conditions parfaites de l’été. En date du 26 août, la condition de bonne à excellente des cultures aux États-Unis a été de 71 % pour le maïs et de 69 % pour le soya, comparativement à respectivement 73 % et 70 % à la fin juillet. Les récoltes de blé d’automne sont pratiquement terminées à 98 %, tandis que celles de blé de printemps sont à 53 %, suivant le même rythme que celui des dernières années. La proportion de terres anormalement sèches s’est située à 29 % pour le Midwest et à 44 % pour les hautes plaines, par rapport à respectivement 9 % et 49 % le mois passé. Dans l’Ouest canadien, les récoltes ont commencé, mais les pluies ont retardé le battage. En Alberta, en date du 19 août, les récoltes des cinq principales cultures sont complétées à 2 % contre la moyenne des cinq dernières années à 8 %. En Saskatchewan, en date du 18 août, les récoltes sont terminées à 3 % comparativement à la moyenne quinquennale à 15 %. Au Manitoba, en date du 19 août, les récoltes sont complétées à 4 %. Au Québec, les cultures accusent toujours de sérieux retards : comparativement à la moyenne des cinq dernières années, en date du 29 août, le stade pâteux du maïs se situe à 26 % (-44 %) et le remplissage de la gousse du soya à 69 % (-12 %). La récolte de blé d’automne s’est terminée et celle de printemps est complétée à 40 %, un retard de 37 % par rapport à l’an passé.
Le 1er août, les tarifs américains de 35 % se sont appliqués sur les importations du Canada pour les produits hors ACEUM. Le 22 août, M. Carney a annoncé une suspension des tarifs sur les produits américains en guise de bonne foi pour les négociations.
Août est le dernier mois de l’année récolte 2024-2025 pour le maïs et le soya, et l’attention des marchés s’est concentrée sur 2025-2026. Par rapport à la moyenne quinquennale, les ventes pour 2025-2026 sont en avance de 61 % pour le maïs, tandis qu’elles accusent un retard de 53 % pour le soya. La faible demande pour le soya américain est due à l’absence complète de la Chine pour la nouvelle récolte, préférant s’approvisionner en Amérique du Sud dans un contexte de guerre commerciale.
Le 11 août dernier, Donald Trump a publié une déclaration sur son réseau social laissant entendre que la Chine achètera quatre fois plus de soya américain incessamment. Or, ce commentaire tenait plus du souhait que de la réalité. En fait, la Chine n’a toujours pas acheté une seule tonne de soya ou de maïs américains, en raison de la guerre commerciale, des excellentes récoltes en Amérique du Sud, d’une volonté de diversifier ses sources d’approvisionnement, mais aussi, d’un secteur porcin chinois qui cherche à renouer avec la profitabilité. Selon le secrétaire au Trésor des États-Unis, Scott Bressent, les deux pays ne vont se rencontrer que dans deux ou trois mois.
En juillet, les importations de soya se sont élevées à 11,67 Mt, une hausse de 18 % par rapport à l’an passé. De ce volume, 10,39 Mt proviennent du Brésil et 420 874 t des États-Unis, ce qui correspond, comparativement à l’année dernière à une hausse de 14 % et une baisse de 11 %, respectivement. La Chine a importé davantage de fèves de l’Argentine que des États-Unis à 561 027 t, signe de la volonté de Pékin à diversifier ses sources d’approvisionnement. Les importations de grains pour les sept premiers mois de l’année accusent un retard de 93 % pour le maïs et de 76 % pour le blé se situant à 840 000 tonnes et 2,37 Mt.
Le 12 août, la Chine a annoncé des tarifs de 75,8 % sur le canola canadien à la suite d’une enquête antidumping lancée en mars dernier. Pékin avait déjà imposé des tarifs de 100 % sur l’huile et le tourteau de canola canadien, afin de répliquer à l’imposition de tarifs sur les voitures électriques chinoises par le Canada. Le canola et ses produits sont utilisés dans le secteur de l’aquaculture chinoise. Le prix du canola a réagi à la nouvelle en diminuant, mais il s’est ressaisi et a récupéré la majorité de ses pertes.
Les récoltes de maïs sont pratiquement terminées au Brésil et en Argentine. La récolte brésilienne a été retardée, mais elle a été excellente, tandis que celle de l’Argentine a été en avance et elle est convenable. Le maïs américain a pu bénéficier de l’absence du Brésil sur les marchés internationaux, mais l’Amérique du Sud risque d’empiéter sur la fenêtre d’opportunité des États-Unis, c’est-à-dire pendant les récoltes.
Août a été très sec, apportant encore plus d’inquiétudes sur la récolte 2025. Cette situation a mené à une hausse des bases du maïs, tandis que celles du soya sont demeurées négatives, reflétant le marché de l’exportation. Les bases du maïs se sont appréciées de 0,08 $ US/bu pour livraison immédiate (1,33 $ US/bu) et de 0,22 $ US/bu pour la récolte (0,55 $ US/bu). Les bases du soya sont restées se sont améliorées de 0,23 $ US/bu pour livraison immédiate (-0,23 $ US/bu) et se sont dépréciées de 0,12 $ US/bu pour livraison à la récolte (-0,51 $ US/bu).
Statistique Canada a publié ses premières estimations des rendements et de la récolte de grains pour 2025-2026, et elles ont été décevantes. Il faut dire que l’analyse, basée sur des images satellites de juillet, ne tient pas compte des effets de la sécheresse d’août, ni de l’important retard de développement des cultures au Québec. Au Québec, les rendements sont de : 10,1 tonne/hectare (t/ha) pour le maïs, 3,0 t/ha pour le soya, 3,3 t/ha pour le blé, 2,5 t/ha pour l’avoine, 3,1 t/ha pour l’orge et 2,2 t/ha pour le canola. Au Canada, la production de blé baisse de 1 % en raison d’une légère diminution du rendement, tandis que la récolte de canola augmente de 4 % étant donné une hausse du rendement.
Tableau : Rendements et productions de grains au Canada et au Québec en 2025
Source: Statistique Canada
- 12 septembre : Mise à jour du bilan de l'offre et de la demande mondiales USDA
- Les lundis : Rapport sur l'état des cultures - USDA
Les prix locaux
Le tableau et le graphique suivants présentent l'évolution du prix au comptant du maïs et du soya par période de livraison.
1- Maïs et soya
Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 2 septembre 2025
Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 2 septembre 2025
2- Céréales
Le tableau suivant indique l’évolution du prix courant des céréales et de celui du canola au cours des derniers mois. En consultant directement les diffusions du marché local, vous pourrez observer les prix minimums et les maximums.
Source: Marché local (FAB Ferme), PGQ - au 2 septembre 2025