Restrictions des néonicotinoïdes en Ontario : une décision impulsive n’est pas la réponse aux enjeux actuels

Longueuil, le 10 juin 2015 — Le gouvernement de l’Ontario a officialisé hier l’entrée en vigueur dès le 1er juillet 2015 de nouvelles règles visant à réduire de 80 %, d’ici 2017, le nombre d’acres ensemencés à l’aide de semences de maïs et de soya traitées aux néonicotinoïdes. L’Ontario sera le premier territoire en Amérique du Nord à adopter de telles mesures.
Contrairement aux approches de collaboration mettant l’emphase sur les causes multifactorielles du déclin de la santé des pollinisateurs adoptées au niveau fédéral tant au Canada qu’aux États-Unis, l’Ontario va de l’avant avec une méthode chancelante comportant d’énormes risques pour les producteurs de grains. « Une telle réglementation impulsive et expéditive de la part de l’Ontario rate complètement la cible », indique Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec.
En effet, M. Overbeek précise que « la réglementation basée sur des objectifs approximatifs qui s’éloigne de la science sera toujours une mauvaise approche pour trouver des solutions à des enjeux d’utilisation des produits phytosanitaires ». La gestion des ravageurs des semis demeure un enjeu agronomique très complexe, d’ailleurs reconnu par l’Ordre des agronomes du Québec, et qui nécessite des connaissances et des compétences qui sont loin d’être acquises et maîtrisées, et surtout applicables de façon élargie sur le terrain. Les agronomes de l’Ontario ne sont d’ailleurs absolument pas en mesure de répondre aux exigences de cette réglementation à l’heure actuelle.
Les Producteurs de grains du Québec et le CÉROM poursuivent leurs efforts dans le développement des connaissances et dans les projets de recherches visant à documenter adéquatement, d’un point de vue scientifique, les différents aspects entourant la gestion des ravageurs, incluant l’utilisation des néonicotinoïdes dans le traitement des semences. Plusieurs producteurs mènent également en parallèle des projets de dépistage et d’essais pour évaluer les impacts réels des traitements des semences sur les fermes. Entre-temps, la Fédération poursuit ses activités afin de sensibiliser les producteurs à entreprendre les initiatives et actions nécessaires afin de réduire l’exposition des pollinisateurs aux poussières lors des semis.
« Nous espérons et croyons très sincèrement que le gouvernement du Québec, le ministère de l’Environnement et le ministère de l’Agriculture du Québec comprendront bien ces enjeux et sauront se tenir loin d’une décision impulsive et émotive qui ne permet pas vraiment d’innover dans les pratiques agricoles », conclut M. Overbeek.
Recommandations du Sénat et Stratégie des États-Unis
Le Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts a d’ailleurs reconnu dans son rapport publié il y a à peine deux semaines la complexité de la problématique en soulignant les facteurs multiples touchant le déclin des colonies. Les États-Unis ont également suivi cette voie, comme en témoigne leur récente Stratégie nationale de promotion de la santé des abeilles et des pollinisateurs, qui consiste notamment à améliorer l’aménagement de façon significative afin de le rendre plus accueillant pour les pollinisateurs. Cliquez ici pour plus de détails.
Les Producteurs de grains du Québec
Les Producteurs de grains du Québec représentent les intérêts de quelque 11 000 producteurs, répartis dans 14 syndicats affiliés. Les producteurs de grains cultivent 941 000 hectares de terre, ce qui représente des revenus à la ferme de 1,1 milliard de dollars. Les fermes québécoises produisent et commercialisent principalement des grains de céréales (maïs, blé, orge, avoine) et d’oléagineux (soya, canola).
-30-
Renseignements
Hugues Larocque, conseiller aux communications
Tél. : 450 679-0540, poste 8425
Courriel : hlarocque@pgq.ca
Cliquez ici pour imprimer le communiqué.